
Création 2014 -2015
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Ecriture et jeu Delphine Garczynska
Adultes / Enfants à partir de 9 ans (CM1)
Durée : 1h10
Le rossignol s’inspire librement d’un conte écrit par Andersen.
C’est l’histoire d’un roi, en Chine, qui vit dans un très beau palais entouré de très beaux jardins, un roi ivre de beauté et de perfection. Mais dans les cuisines du palais les petites gens travaillent dans des conditions bien difficiles, sauf que ça, le roi l’ignore car il ne descend jamais si bas, c’est bien trop sale, bien trop noir ! Or, un matin d’été, le roi est réveillé par le chant d’une fille de cuisine qui passe sous la fenêtre de sa chambre. Le roi est fou de colère et convoque la fille de cuisine mais celle-ci lui explique qu’elle ne faisait que chanter, comme le rossignol de la forêt, au bord de la mer où elle vit avec sa maman ! Seulement voilà, le roi est très embêté car il ne sait pas ce que c’est, un rossignol ! Quelle honte…
Sur scène, du papier, blanc comme un palais de porcelaine, et du kraft brun comme le sable de la plage. Du papier qui se froisse, comme l’aile d’un oiseau, un oiseau de papier qui chante la fragilité du monde… Le conte aborde des sujets délicats comme l’empathie, le vivre-ensemble, la guerre et la paix, le bien et le mal, l’âme et l’au-delà. Le rossignol est une réflexion philosophique accessible aux plus jeunes. La parole prend donc en charge deux niveaux de narration. D’un côté il y a l’histoire, qui se raconte avec du papier (couronne de papier, cape de papier, oiseau de papier, tour de papier, avions de papier) et quelques traits noirs tracés à l’encre… – de chine ! – et de l’autre ce que l’on peut dire de l’histoire, tout ce qu’elle enseigne, tout aussi passionnant que la parabole elle même. Ces ruptures dans le récit sont théâtralisées et deviennent aussi l’occasion de montrer comment se fabrique un spectacle car ici tout se fait à vue : fabrication du décor, changements de costume, incarnation des personnages.
Il est possible d’accompagner la représentation d’un atelier « philo », mené par la conteuse de façon ludique, théâtrale et participative, pour aborder plus en profondeur les questions soulevées par le conte.
Se joue en intérieur comme au jardin.
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Extrait
« Après la forêt il y a une plage et l’océan qui s’étire à l’infini. C’est là qu’habite la petite fille, avec sa mère, dans une maison de bois un peu penchée entre les pins et le sable blond. Maintenant que la petite fille travaille au palais de l’aube jusqu’à la fin du jour, elle est bien fatiguée. Alors quand elle arrive chez elle le soir sa mère sort deux vieilles chaises sur le pas de la porte et toutes deux s’assoient pour regarder la lune au-dessus l’océan. Elles se racontent leur journée et quand elles se sont tout dit, elles restent assises dans la nuit chaude sans plus rien dire, elles écoutent le silence.
Parfois au-dessus des étoiles et de l’eau salée, elles entendent chanter un rossignol.
– Maman ?
– Oui.
– Qu’est-ce qu’il dit le rossignol quand il chante ?
– Qu’est-ce que tu entends ?
– Des p’tits sons, des gazouillis, une mélodie…
– Et qu’est-ce que ça te fait ?
– J’sais pas. J’écoute.
– C’est tout ?
– Oui… J’écoute… et c’est bon ! Je ne peux rien faire d’autre qu’écouter maman !
– C’est ça. Nous ne pouvons rien faire d’autre : seulement écouter le chant du rossignol. C’est tout. »
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